Gwen Ru

Toujours plus à l'Ouest
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Toute l’histoire de notre tour du monde à la voile sur le Gwen Ru, un petit Oceanis de 10m.


Australie

Australie, nous voici

Novembre 2010
Seb

Préparations…

Avant de quitter Nouméa, on fait les choses bien, on regarde la météo…

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Nom de d’là, pour Brisbane c’est pas terrible. On va faire un tour sur Mackay, petite ville minière du Queensland.

On fait une demande de visa électronique sur internet.

On informe les douanes australiennes de notre arrivée par mail.

Et on ne fait pas trop de courses, il parait que les fonctionnaires de la Quarantaine vident les provisions du bord…

Je prévois la possibilité de sortir le bateau de l’eau avec la marina de Mackay. Il parait que la Quarantaine impose de sortir le bateau de l’eau pour contrôler la coque…

(En fin de compte, nous aurons affaire à des gens charmants, qui ne prendront que le minimum, et ne nous feront pas sortir le bateau de l’eau. Les empaffés du dimanche qui inondent les forums avec des histoires de bateaux vidés et de procédures méritent encore une fois un bon coup de pied dans le cul !).

Un plan sans accroc

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On prévoit d’atterrir sur Mackay, faire le check in avec l’immigration, les douanes et la quarantaine, et ensuite de remonter jusqu’au détroit de Torres en passant par l’intérieur de la grande barrière de corail.

Il y a des mouillages fantastiques dans les Whitsundays, à Magnetic island, un passage entre le continent et l’ile d’Hinchinbrook. Un arrêt à Cairn pour faire le plein et ensuite un mouillage à Lizard island, puis l’ile de Thursday island dans le détroit de Torres avant de tirer plein ouest vers Darwin pour le check out et quitter l’Australie.

Une mer de Corail

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La partie de l’océan Pacifique situé entre l’Australie, la Nouvelle-Calédonie et les iles Salomon se nomme la mer de corail.

Un coup d’oeil à la carte et on comprends pourquoi: c’est infesté de récifs. Avec le GPS et une carto électronique, c’est du beurre.

Un grand coup de chapeau aux furieux qui faisaient le trajet il y a à peine trente ans avec des cartes papiers décalquées, et un sextant. Pour l’histoire, nous nous verrons pas le ciel plus de 24h cumulées en huit jours de traversée en surf permanent sur des montagnes liquides. Comment faire un point astro fiable dans ces conditions ?

La pêche au gros

Bon, ben comme d’hab. Après un départ de Nouméa le 3 novembre à 14h, au moteur, on prend direct du gros. 25-35 noeuds et 3-4m de houle. Puis une journée de calme plat. Puis de nouveau du gros.

Maintenant je sais que Gwen peut surfer à 12noeuds.

 

Derrière la Grande Barrière, Bon Anniversaire

On se fait une entrée canal du Capricorne le 10 au matin. La passe fait 100 km de large. Il faut bien viser :) Rapidement les vagues diminuent, et la navigation devient un vrai plaisir.

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Histoire de souhaiter un bon anniversaire à Gab, le beau temps se met de la partie. Ciel bleu, pas un nuage, rien en vue, ni bateaux, ni iles, ni la côte. On se sent tout seul à glisser sur une mer calme, 20 noeuds de vent dans les voiles.

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On ralentit doucement avant de se faire une dernière  journée sous spi à glisser à fond la caisse sur l’eau plate de la grande  barrière de corail.

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Après une semaine à se faire brasser, c’est incroyablement stable sous spi sur eau plate :)

C’est l’occasion de travailler un peu, et Gabrielle en profite pour dessiner les labyrinthes sous-marins de la suite de ‘Marine à Tahiti’. Préparez vos masques et vos palmes, il va y avoir des trésors sous-marin à récolter…

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Une approche de nuit du port de Mackay. On voit les cargos, bien alignés au mouillage, à l’entrée du port.

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Et nous faisons notre entrée dans le port à 8h00 le vendredi 12 novembre pour se garer sur le ponton de la quarantaine.

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Australia, nous voilà !!

 

 

 

Le fameux Check In Australien

Novembre 2010
Seb

Après des heures à lire et relire les manuels, les sites australiens et les blogs, voici la procédure relativement simple que nous avons suivi.

A Nouméa

Avant de partir, nous avons fait une demande de visa électronique par Internet, puis avons envoyé un mail aux douanes australiennes. Ce mail donne le nom du bateau, les numéros de passeport de l’équipage, les pays visités précédemment, la date d’arrivée et le port d’arrivée.

Nous avons en plus demandé à la marina de Mackay une réservation pour éventuellement sortir le bateau de l’eau et refaire l’anti-fouling.

Nous avons fouillé dans les factures pour en ressortir une épaisse liasse datant de janvier 2010. Date à laquelle nous avons refait l’anti-fouling. Celui-ci avait donc moins d’un an, facture de sortie de l’eau à l’appui.

Nous avions téléchargé le formulaire b333 sur le site des douanes pour le pré-remplir. Ce n’était pas nécessaire, mais ça fait gagner du temps.

A l’arrivée

Sur place, vers les 8h00 locales, Gwen faisant des ronds en face du port de Mackay, appel sur le canal 16 aux customs, puis à la marina pour les prévenir de notre arrivée.

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Une fois le petit Gwen garé au ponton de quarantaine de la marina de Mackay, deux charmantes officiers des douanes (customs) et de l’immigration sont montées à bord.

Elles avaient un formulaire pré-rempli avec le contenu du mail et un b333 vierge. Elles nous ont posé les questions ‘classiques’, et ont vérifié que ça correspondait bien aux papiers du bateau, aux passeports et au b333 pré-rempli. Puis, bien que la limite soit de 1l d’alcool par personne, n’ont pas mis la vingtaine de bouteilles de rhum, whisky, vin rouge, vin blanc, gnôle à papi sous scellé.

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Vingt minutes plus tard, nous avions un sourire des douanes, un tampon de l’immigration, et aucun scellé. Cool. Le permis des douanes sera à récupérer aux douanes, au bout du ponton une fois la redoutable Quarantaine passée.

La Quarantaine

D’après les témoignages sur internet, toutes les conserves et ce qui ressemble de près ou de loin à de la nourriture allaient partir à la poubelle, le bateau allait être sorti de l’eau pour une inspection de coque, les passe-coque passés au peigne fin… Et cela à nos frais… Autant dire qu’on s’est tapé de la conserve de cassoulet de Castelnaudary, de la rillette, et des petits pâtés fins durant la traversée.

Une petite demi-heure plus tard, l’inspecteur de la Quarantaine monte à bord, et nous remet des brochures explicatives. Tout en nous posant des questions, il remplit les formulaires. Il veut connaitre les pays visités, l’histoire du bateau, les travaux faits à bord, l’entretien du moteur, de la coque, l’anti fouling utilisé. Sortie de l’eau en janvier 2010, de l’International self-polishing, ça lui va.

Il nous explique que sur une échelle de risque sanitaire de 0 à 4, ayant visité le Vanuatu, le Panama il y a moins d’un an, nous sommes à 4, à haut risque.

Il s’intéresse surtout aux termites et aux parasites alimentaires. Armé d’une torche, il fait le tour complet des boiserie, à la recherche de traces de termines.

Puis il demande à ce qu’on lui ouvre tous les rangements ou il peut y avoir de la nourriture.

Nous avions préparé une liste complète. Les boites de conserves qu’elles contiennent des fruits, des légumes, du poisson, de la viande, ou de la confiture sont sans risque. Le  caté, le thé, les bouteilles d’eau, les jus de fruits, les paquets de gâteau, les sachets de levure, les condiments sont sans risques.

Il regardera en détail la farine, la pâte à pancake, les pâtes, le riz, les haricots, les nouilles chinoises, le boulgour, le couscous, la polenta, les sachets de purée minute, les soupes deshydratées, et nous ne mettrons que les cacahuètes, et un sachet de pate à pancake à la benne. Il était charançonné…

Les légumes frais restants, à savoir deux citrons et une pomme, passent tous à la benne.

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Il nous embarque aussi la poubelle avant de nous donner un reçu de saisie pour destruction de 2kg de matière.

Puis il fait le tour du bateau, vérifie que l’ancre est propre, qu’il n’y a pas d’algues apparentes. Et nous remet un certificat sanitaire et une facture de 330 $ Australiens réglable par carte bleue…

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Pas de sortie de l’eau à faire, mais 330 $Aus, ça fait cher…

Bilan des courses

Le check-in est passé en douceur, et en fin de matinée nous avions la libre pratique des eaux australienne.

Elle est pas belle la vie ?

 

 

 

Premiers pas en Australie

Novembre 2010
Seb

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Ca y est, l’immigration, la quarantaine et les customs sont passés. Nous avons nos permis. Au bout du ponton, la terre Australienne qui s’offre à nous.

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La marina est sympa. Grande, bien achalandée.

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Mais à peine à terre, on fonce dans le bus pour aller en ville et faire un tour au centre commercial.

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Et c’est muni d’un numéro de téléphone (le 00 61 4.59.33.95.21) et d’un accès à internet 3G que nous rentrons au bateau… Une nuit de sommeil et déjà nous repartons direction les Whitsundays.

Quelques heures de nav, 7 noeuds à glisser sur une mer plate avec 20 noeuds de vent dans le 110°, puis une nuit au mouillage sous le vent de l’ile Lindeman, dans la Coconut Bay.

Départ au petit matin pour voir de nos yeux la marina et l’aeroport de l’ile Hamilton. On cherche un accès Internet pour prévoir les prochains jours. 

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Hamilton est sans intérêt, et nous poussons jusqu’à Henning island pour prendre une bouée.

Pour info: un aperçu des bouées, mouillages et marinas dans les Whitsundays: http://www.ccy.com.au/area/

C’est mignon comme tout les Whitsundays…

 

 

 

La remontée de la Grande Barrière de Corail - De Mackay à Cairns

Novembre 2010
Seb

Remonter la grande barrière avec un alizé de Sud Est et un bon GPS est un jeu d’enfant. Les routes sont tracées sur les cartes. Il suffit de suivre les rails qui sont toujours larges.

La navigation en elle même est un pur plaisir, la grande barrière cassant les vagues, on navigue sur de l’eau presque plate.

Les meilleurs mouillages sont listés dans les guides, il n’y a qu’a faire son choix. Entre les Whitsundays et Lizard island, de nombreuses zones sont protégées. Le mouillage y est tout simplement interdit. En contrepartie, on y trouve des bouées installées par les autorités. Certaines utilisables pour juste une petite tranche horaire.

 

Suivez le Guide

Avant de remonter la grande barrière, on s’équipe des bons guides. On achète le ‘Cruising the Coral Coast’ d’Alan Lucas qui est juste indispensable.

Si on pense passer un peu de temps dans les Whitsundays, on craque sur ‘100 Magic miles of the Great Barrier Reef, the Whitsundays islands’ de David Colfelt.

Si on y fait juste une halte, le petit mémo de Moorings est suffisant : The Whitsunday Brief Cruising Guide Moorings.pdf

 

Les Bouées officielles

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On récupère sur internet la liste à jour des bouées mises à disposition pour la protection des fonds sous-marins:

 

Les Whitsundays

Une fois partis de Mackay, prononcer ‘Ma Caille’, nous filons sur les Whitsundays.

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Un mouillage de nuit sous le vent de l’ile Lindeman, dans la Coconut Bay ‘(20°26.0S 149°01.7E), puis un passage au nez de la marina de l’ile Hamilton, juste histoire de voir. Ca ne fait pas franchement envie. On va se chercher un mouillage.

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Le mouillage tenté en (20°19.4S 148°57.0E) paraissant douteux, on passe une nuit sur la bouée de Henning island (20°18.7S 148°55.6E). On est quand même mieux là qu’en marina.

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Des petits oiseaux sympas viendront nous dire bonjour le matin au réveil.

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Au matin, on visite le mouillage de Sid Harbourg (20°15.4S 148°56.4E). De la place à revendre, bien protégé. Sympathique.

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On continue en remontant la baie de Naja (29°09.1S 148°54.3E) sur Hook island. Longue enfilade entre deux iles hautes, c’est un mouillage tranquille.

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Quoique plutôt fréquenté. On y croise même des pirates!

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Puis on va prendre une bouée pour le repas du midi sur Langford island (20°04.7S 148°52.5E).

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Une tortue fera son apparition, et viendra tourner autour du bateau.

On repart ensuite pour une petite nav de 120 miles direction Magnetic island. On se fait une nav sympa en suivant le rail. On reste toujours a la limite extérieure du rail. Comme ça aucun souci, ni avec les cailloux de nuit, ni avec les cargos qui filent 15 noeuds.

 

Magnetic Island

Nous mouillons vers les 1h du matin sous le vent du cap Cleveland, en 19°12.3S 146°59.3E par 4m de fond.

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Au matin, après une petite grasse mat, traversée de la baie de Townsville, direction Picnic Baie sur Magnetic Island. Un mouillage tranquille en 19°10.91S 146°50.47E.

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On débarque en annexe sur l’immense jetée.

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On en profite pour visiter le font de mer et ses bars.

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Découvrir son quartier résidentiel,

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et le front de mer, le temps d’aller à pied faire quelques courses à Nelly Bay de l’autre coté de l’ile. 4 miles terrestres tout de même.

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Nous y restons quelques jours, le temps de faire le tour de l’ile.

Puis c’est le départ par Middle reef et le West channel pour rejoindre le rail en contournant Palm isles et le phare d’Albino rock par l’Est.

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Au matin, le temps est tellement pourri, pluies torrentielles, nuages bas, que nous faisons l’impasse sur le canal de l’ile Hinchinbrook. Ca sera pour une autre fois.

On avale d’un trait les 100 milles jusqu’à Cairns par gros temps.

Au petit matin un bruit anormal me réveille et je déboule sur le pont la tête en vrac. Gabrielle est en train d’enrouler le génois en utilisant le winch. En temps normal ça se fait très bien à la main.

Un bruit à fendre le coeur monte du haut du mât. La drisse du solent est venue s’enrouler autour du génois, et est en train de forcer…

On arrête tout, et on déroule le génois pour libérer la drisse du solent, pour réaliser que la drisse du génois s’est rompue, laissant la têtière et le génois tomber sur le pont, puis dans l’eau et passer sous la coque…

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On arrête le bateau, nez au vent, et on hisse la voile sur le pont avant de la ferler contre la filière. On terminera la nav au solent. On la rincera et checkera à Cairns. Pas de dégâts…

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Le portique vibre bizarrement. Un coup d’oeil rapide, et la cause est identifiée. Il manque une pâle à l’éolienne ! J’en ai deux d’avance, ca tombe bien.

 

Cairns

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Au lever du jour, on laisse Fitzroy island a bâbord, puis on enroule le cap Grafton. On suit la cote en restant dans la bande des 5m avant de rejoindre le chenal d’entrée.

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La côte à gauche, Cairns en haut et le chenal en diagonale bien délimité par ses bouées sur le radar.  On arrive tranquillement à l’entrée du long channel de Cairns. On tente sans succès de prévenir les Coast Guard de notre présence, mais ils ont visiblement d’autres chats à fouetter.

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On avance jusqu’à l’entrée de la marina et on lui passe un appel GSM. Ca a l’air de mieux marcher que la VHF. Un grand  nombre de bateaux sont au mouillage juste en face.

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On entre et on se présente comme une fleur sur le catway désigné.

 

Nous sommes le 21 novembre 2010. Quelques jours pour profiter de Cairns, un aller-retour en avion sur Sydney, puis on reprendra notre voyage vers le nord, le détroit de Torres, et Darwin.


 

 

 

Cairns

Novembre 2010
Seb

 

J’adore arriver dans une nouvelle marina. Ca veut dire qu’on va pouvoir dormir sur un lit qui ne bouge pas.

 

Prévisions locales…

A peine le temps de s’arrimer au ponton, qu’il faut remplir les papiers de la marina, et prendre connaissance du plan cyclone. Plan cyclone ? Et oui, nous sommes déjà tard en saison, et bien que les alizés nous portent encore, la saison cyclonique ne va pas tarder.

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Le port de Cairn n’est pas homologué cyclone. En cas d’alerte, tous les bateaux doivent quitter la marina et aller se réfugier dans la mangrove. Chaque zone du port se voit attribuer une zone de mangrove. La marina est à l’entrée du port, en zone ‘A’. Nous devons donc aller ou dans Firewood creek ou dans Seelee Creek.

 

La Marlin Marina

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Marina à l’australienne, Marlin Marina est propre, bien rangée avec un splendide front de mer rempli de restaurants, hôtels et promenade.

Elle a l’énorme avantage d’être en plein centre ville, avec piscine, barbecues, rues vivantes, et tout l’arsenal pour touriste qui va bien.

Après le désert de Mackay, on se régale.

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Quelques voiliers voyageurs, mais surtout des motor boats locaux.

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En fin de journée et le soir, c’est mode Kéké sur ON. Grosses sonos et éclairages néon. Qui a la plus grosse ? Sono, la plus grosse sono…

 

Naviguer un jour, réparer toujours…

Pour l’instant, il fait beau, et nous en profitons pour réparer la légère casse du voyage.

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Il faut monter en haut du mat pour voir les dégâts et réinstaller  la drisse du génois. On s’en tire plutôt bien. Même si je ferai quatre aller-retour. Ca n'a pas l'air comme ça, mais le soleil tape fort par ici. Il fait très chaud.

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La drisse a cassé net, et le génois a juste besoin d’être rincé.

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La grand voile a ragué sur les haubans au niveau des lattes. On en profite pour poser des renforts et mettre des chariots neufs.

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Le lazzy bag a tendance a tomber sur le coté quand la voile est dedans. Quand on navigue au bas ris, avec un peu beaucoup de vent, on se retrouve parfois avec la grand voile qui sort du lazzy et vient frotter sur le bimini. Ce n’est bon ni pour elle, ni pour la toile du bimini. Pour corriger ça, on installe une armature en alu qui lui donne une belle forme, et on modifie un peu les fixations du sac.

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On dépose les pales de l’éolienne, on révise le tout et on installe une pale neuve qui nous suivait dans la caisse à outil depuis le départ. Ca marchera mieux comme ça.

Depuis, on a régulièrement vu des oiseaux venir se poser sur les panneaux solaires et passer à deux plumes de se faire décapiter par l’éolienne. On devine comment la pale a pu casser.

 

Cairns by night

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Juste à la sortie de la marina, nous avons la piscine publique. Ca le fait carrément. L’eau est chaude. C’est du délire.

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Pour profiter de l’Australie comme il se doit, on va se prendre une pinte de bière locale en regardant un match de cricket.

 

Un petit barbecue vite fait

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La ville met à disposition des barbecues autour de la piscine. On ne se fait pas prier pour se taper un bon hotdog après une dure journée de travail. C’est qu’on bosse mine de rien.

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Et s’il y a une chose que les australiens savent bien faire, c’est les glaces ! C’est tout sauf du petit format !

 

Le coeur de Cairns

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Nous sommes ici pour avoir un vrai contact avec le pays. Vrai, mais rapide, tout de même, c’est que nous n’avons pas tant de temps que ça, on est pas encore retraités nous.

Donc, on se jette sur ce que la ville a préparé de plus authentique à notre intention. Quand quelqu’un a déjà fait le travail d’identification, autant en profiter.

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On s’engouffre dans les boutiques. Ici, il faut acheter des tee-shirts, du kangourous séché et des panneaux de couleur jaune. On ne s’est pas fait prier. L’authentique, c’est notre truc à nous.

 

Viens chez moi, j’habite chez une copine

L’Australie, c’est le paradis des jeunes backpackers, qui le portefeuille et le sac à dos plein vont faire la fête quelques mois en faisant le tour des grandes villes du pays.

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Et le vrai trip c’est de le faire dans un vieux van retapé, acheté en arrivant et revendu en partant. Il y en a plein les rues et les petites annonces. La déco est à l’avenant, parfois franchement réussie, parfois philosophique.

 

Bientôt noël

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De temps en temps, un petit détail au détour d’une rue nous fait penser que même si le soleil donne, on s’approche doucement de noël.

 

Un aller-retour à Sydney

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C’est sympa Cairns, mais ça serait dommage de passer si près et de ne pas visiter Sydney. On laisse donc Gwen quelques jours à la marina, et on s’envole pour Sydney.

On en parlera dans le prochain article.

 

On the road again

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A peine de retour de Sydney, on fait les courses pour un mois, et on achète deux jerricans supplémentaires en prévision des navigations au moteur pour la partie Nord de l’Australie.

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Et c’est reparti !

 

 

 

15h32 à Bondi Beach

Novembre 2010
Seb

Une petite dédicace pour les rescapés de Seine Saint Denis.

Alors que nous prenions le soleil a Bondi Beach, ça ne s'invente pas... Un mouvement dans l'eau attire notre regard. Quelque chose ou quelq'un, voire peut-être quelqu'une est visiblement en train de se noyer. N'écoutant que mon courage, je fonce dans l'eau, sous le regard de la foule. Y a du monde, la plage est pleine. Steve, surf recue de son état, vient de faire une syncope a cinquante mêtre du rivage et est en train de se faire entrainer au large par un violent courant, un rip tide. Ses sushis sont mal passés, et il s'est mis l'eau trop tôt. A peine le temps de le rattraper et de le ramener au bord, que déja les touristes japonaises se précipitent pour le bouche a bouche.

'Il va peut être être temps de rentrer, on crâme littéralement ici !', Gabrielle me tire brutalement de mes rêves. Arlette a Malibu, ça sera pour la prochaine fois.

Avec les Surf Rescues

En attendant, histoire de compenser un peu, on se fait tirer le portrait avec Steve et son pote Marcel, encore que je ne sois pas certain des prénoms...

 

 

 

Que la force soit avec toi...

Novembre 2010
Seb

C'est la trève, bientôt noël... Il fait beau...

Avec les Surf Rescues

Alors on devient pote avec un peu tout le monde... Et on fini par boire des coups avec un Stormtrooper. Des fois c'est cool de passer un peu du coté obscur...

 

 

 

Passer le détroit de Torres: De Cairns a Darwin

Decembre 2010
Seb

 

Une navigation en charentaises

Après avoir bien profité de Sydney et de Cairns et de ses barbecues, on reprend la mer l’esprit tranquille, bien reposés, direction Lizard Island, 150 miles au nord.

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La navigation se fait vent arrière, génois tangonné sur une eau plate sous un grand soleil et un ciel bleu. Au menu, steak et salade fraiche.

Elle est pas belle la vie ?

 

Lizard island

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On arrive le lendemain en soirée sur Lizard Lisland. La nuit se passe tranquille, mouillés devant le récif (14°39.59S 145°26.99E). Au petit matin, nous nous glissons entre le récif et la plage pour un mouillage de rêve (14°39.81S 145°27.10E).

Eau cristalline, sable blanc… On va y rester quelques jours…

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Mais faut pas croire qu’on se tourne les pouces, hein ! On en profite pour remplacer l’anode de l’hélice, refaire des housses pour le carré, réparer la pompe de la douche qui commençait à devenir capricieuse…

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Il est pas joli comme ça le carré ?

 

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Un couple de petits oiseaux à bec bleu trouve le Gwen sympa et vient faire son nid dans le réflecteur radar.

 

Un peu au nord, quand même

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Les journées filent et déjà nous repartons. Nous avons 300 miles à faire d’ici Torrès. Nous longeons des iles, des récifs, des plateaux de corail, et de nombreux cargos. Il y a toujours quelque chose à portée du regard. Là on vient de croiser le Captain Igloo.

La remontée jusqu’à Torrès se faire tranquillement vent arrière et au travers. On suit les rails grâce à la carto et au GPS.

 

Le détroit de Torrès

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Mince couloir, pavé de corail, entre l’Australie au Sud et la Papouasie-Nouvelle Guinée au Nord, le détroit de Torrès est le passage obligé pour passer rapidement de l’océan Pacifique à l’Indien.

Quand on ne désire pas visiter la cote Est de l’Australie, on utilise le passage Nord-Est, avec une escale ou non à Thursday island pour y faire son entrée en Australie.

Quand on vient de la cote Est de l’Australie, on utilise le passage Sud, l’Endeavour Strait, qui évite Thursday island. La zone autour de Thursday island est en effet une zone de Quarantaine Spéciale. En gros, si on y passe, il faut refaire toute la procédure de quarantaine, avec visite du bateau et destruction des produits frais.

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Nous avons passé le Cap York de nuit, puis avons tiré des bords pour ralentir et arriver au lever entre les iles Meddler et Kay-Yelubi qui marquent l’entrée de l’Endeavour Strait.

Le passage est large de près d’un mile et aurait pu se faire de nuit au GPS et au radar, mais quand on ne connait pas…

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Et franchement, passer Torrès, de nuit, en douce, ça aurait manqué de panache.

 

Bamaga

D’après le guide, il y a un mouillage au ponton du village de Bamaga, derrière une petite ile.

Ce mouillage se paye. Il y a un banc de sable qui fait du 1,8m de profondeur sur un demi-mile. Il faut le passer en suivant un alignement pour retomber sur un fond de 3m. Nous avons 1,8m de tirant d’eau, heureusement la marée est avec nous, on aura toujours plus de 80cm sous la quille.

On le suit jusqu’au bout et on retombe dans 5m d’eau, mais le vent se met à forcir. Et le joli mouillage s’avère bien exposé. On ressort donc par ou on est entré.

 

Le Golfe de Capentaria

On repart donc vers l’Ouest en laissant l’ile de Woody Wallis au Nord pour pénétrer avec le sourire dans le golfe de Carpentaria. On repasse progressivement à des profondeurs de 10m puis 30m, puis 50m sans corail ni iles.

Le vent baisse de plus en plus. L’alizé de Sud-Est disparait, et nous expérimentons la pétole pure, et commençons à vider les jerricans de gasoil.

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Nous croisons régulièrement des immenses nappes de ce qui ressemble à des grains d’avoine. Comment est-ce arrivé là ?

 

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Les dauphins viennent jouer avec l’étrave du Gwen. C’est un plaisir toujours renouvelé.

 

Le coup de pompe

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La pompe à eau de mer du moteur nous fait la surprise de se mettre à fuir. Quelques litres par jour… Nous avancerons donc avec le moteur à 1200 tours, histoire de ne pas solliciter la bête.

Je referai le joint extérieur à Darwin, avant de changer les joints internes et les roulements à Bali. En arrivant à Bali, j’avais 5l par demi-journée de moteur.

 

Vessel islands

Il nous faut 4 jours pour faire les 340 miles qui nous séparent des Vessels islands. Ce n’est que le début des nav galères avec des moyennes à faire pâlir un rémora.

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Alors que nous approchons de l’ile Marchinbar, un aigle vient essayer de se taper le leurre que nous remorquons. Il plongera dessus, et ressortira de l’eau heureusement le bec vide. Il essayera ensuite de se poser sur les barres de flèches et se prendra un coup de mât dans les fesses. C’est beau la nature.

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La ligne sera d’ailleurs comme toujours vide, et le leurre a encore une fois pris cher. Il est sectionné en deux. Pourtant ce n’est pas faute d’être passé à travers de banc de bonites tellement excitées qu’elles sautaient hors de l’eau en meute.

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On va se poser quelques heures dans la baie de two island sur la côte Ouest de l’ile Marchinbar, en 11°04.50S 136°43.99E. Le guide nous promet des crocodiles, mais pas une écaille à l’horizon. Le coin n’est pas particulièrement joli, l’ancre dérape, on ne reste donc pas longtemps.

 

La mer d’Arafura

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Nous sommes maintenant en mer d’Arafura. Vent d’Ouest à Sud-Ouest autour de 8 noeuds quand ça souffle. Enormes nuages noirs avec trombes d’eau et des pointes de vents à 40 noeuds, puis une pétole soudaine.

Les trombes d’eau se suivent au radar. On slalome tranquillement. Ce n’est qu’un gentil avant-goût de ce que l’on dégustera dans l’océan indien.

On fera des moyennes de 75 miles par jours. Alternant les voiles quand le vent monte à l’approche des nuages, puis le moteur quand on range tout pour passer le coup de vent à deux miles devant le nuage, et la pétole sous le nuage.

 

Le golfe Van Diemmen

Plutôt que de couper par le golfe de Van Diemen, on prend l’option de contourner Melville island par l’Ouest. Par vent de Sud-Ouest, et avec un moteur que je ne veux pas pousser, ça sera plus confortable.

 

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Les journées passent doucement. On persiste à essayer de pêcher. On tente un nouveau leurre. Il ne fera pas la journée. Dommage il était joli…

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L’avion des coastguards vient nous voir un jour sur deux. Et inlassablement nous pose les mêmes questions. Epeler le nom du bateau, son port d’attache, le dernier port visité, et notre destination.

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Et soudain, on se fait surprendre par un nuage un peu plus gros que les autres. De 8 à 42 noeuds d’un coup. Le temps de rouler le génois, sa chute a déjà pris cher. On refera les coutures à Darwin et on le fera refaire à neuf à Bali.

En attendant, on finit la route sans génois. Juste le solent et un moteur à ne pas pousser…

 

De la visite

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Un petit curieux viendra passer quelques jours avec nous. Au début, il se cache sous le solent affalé à l’avant. Très vite, il se balade sur le pont.

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Rapidement, il entre dans les cabines, se balade dans la cuisine. C’est marrant jusqu’à ce qu’il nous pourrisse les housses toutes neuves.

Il comprendra vite que sa place c’est dehors… Non mais !

 

Darwin

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Et enfin, le 20 décembre, 17 jours après avoir quitté Cairns, nous enroulons les bouées de Darwin, et allons faire un créneau à Frances Bay après un appel de politesse à l’Harbour Master.

 

 

 

Darwin, ses marécages, ses moustiques, ses crocodiles…

Decembre 2010
Seb

 

L’arrivée

Après les bords de près dans la pétole et le courant dans le nez des derniers jours, l’arrivée sur Darwin s’est faite à fond les manettes, sous le soleil, avec un bon vent arrière. Une vraie arrivée quoi !

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On vise les bouées, puis on longe la cote, et les premiers buildings sortent des arbres.

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Nous prévenons l’Harbour Master par VHF que nous n’allons pas en marina, mais que nous mouillons à Frances Bay, en face du port de commerce. La zone de mouillage est une bande de sable peu large coincée entre le chenal et les hauts fonds. Elle est réputée pourrie de déchets et d’épaves, et il y a 8m de marnage. Prometteur… L’Harbour Master s’inquiète et veut savoir si nous avons des cartes détaillées. Il insiste pour que nous ne mouillons pas en plein milieu du chenal. Voyons !

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On s’y reprend à deux fois, mais la Delta mord bien. pour assurer j’ajoute un orin sur une bouée (en gros, je mets une corde reliée à une bouée sur l’avant de ancre pour pouvoir la sortir de l’eau si elle est trop bien crochée). Ca devrait le faire.

On dérapera de 50m dans la nuit, ça soufflait fort…

Au moment du départ, impossible de relever l’ancre. Un tronc d’arbre était venu s’emmêler dans l’orin. Ca se règle tranquillement, mais comme quoi, oriner, c’est rarement une bonne idée.

 

Au ponton des annexes

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Le temps de gonfler l’annexe…

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Et on fonce mettre pied à terre.

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Plutôt que de faire le grand tour, on passe sous le pont. Des flèches blanches semblent nous indiquer un passage. Dans le doute on l’utilise.

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On baisse la tête…

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On contourne…

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Et on s’amarre au ponton flottant. Grande classe ce ponton.

 

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En revenant le lendemain à marée basse, on comprendra pourquoi il y a un passage recommandé avec les flèches.

 

Les fameux crocs du Nord de l’Australie

Le bateau voisin utilisait une petite barge en alu, prêtée par des amis, comme annexe. Les annexes gonflables sont réputées être un régal pour les crocodiles locaux. De fait, nous étions les seuls à en avoir une…

Dans le doute, nous faisons nos aller-retour la machette dans l’annexe.

Au final, les crocs, c’est comme les kangourous, tout le monde en a vu, sauf nous. Ceci dit, j’en ai eu dans mon assiette à Sydney. Ca compte ?

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A défaut de crocodile, un couple de pélican profitera d’une de nos virées à terre pour nous squatter le cockpit et le repeindre en grande partie. Ils iront même jusqu’à chier dans les pompes de Gabrielle (des Crocs, soit dit en passant). La grande classe.

Avec les moustiques, ça restera notre rencontre la plus traumatisante.

 

Darwin

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Une fois débarqués de l’annexe, nous traversons un ensemble piscine-résidence équipé d’un ascenseur qui nous dépose à l’entrée de la ville. Cool.

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La ville tient en quelques rues, certaines style ancien, la majorité style entrepôt.

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Les rues sont remplies de pures caisses. Les australiens s’y connaissent en voiture ! Les 4×4 ont tous la pelle, les jerricans, les pare-buffles et les phares pour éblouir les kangourous.

 

Bientôt Noël…

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C’est bientôt Noël, les devantures ne cessent de nous le rappeler. Mais il fait si chaud ici que le manteau de fourrure n’est pas toujours de rigueur.

 

Business as usual

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Comme d’hab, on se jette sur les spécialités locales, et on fait le plein de fruits frais.

CIMG4930 CIMG4932   On se tapera la honte en traversant la ville en poussant notre chariot. Le vigile voudra même nous interdire de prendre l’ascenseur. Mais avec un grand sourire, et un crochet du droit, on passe partout…

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A l’aller, et au retour. On ne l’a pas laissé trainer au pied du ponton, non mais !

 

Déjà le départ

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Il est déjà temps de faire les formalités de sortie d’Australie avec des officiers charmants.

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Après un petit calcul de marée, il y a 20cm d’eau dans le passage vers le fond de la baie, on se dirige vers le port des pêcheurs.

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Histoire de faire un plein en diesel hors-taxe. Devinette: combien de secondes faut-il pour remplir un jerrican de 20l avec une pompe dont le débit est adapté à des méga chalutiers ?

 

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Et c’est le grand départ vers l’Ouest et les Coco Keelings, sous un ciel de saison.

 

 

 

De Darwin aux Cocos… Heu à Bali

Janvier 2010
Seb

 

Ce qui était prévu

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Avant toute nav, on regarde les pilot charts. Ces cartes qui nous donnent les vents et les courants chaque mois pour une région donnée.

Les Pilot charts de l’Indien nous prévoient un peu de vent dans le nez de Darwin à Ashmore reef, puis du près jusqu’à Christmas et enfin le retour des alizés dans le 120°. Ceci avec un courant portant à l’Ouest.

La saison de mousson du Nord-Ouest est décrite comme une saison de vent faible de Nord-Ouest quadrillé de gros nuages possédant chacun leur aérologie personnelle. Ce que nous avons déjà expérimenté en mer d’Arafura. Ce qui veut dire que la première partie devrait se faire surtout au moteur.

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Même si nous sommes un peu tard en saison, sur le papier, ça ne parait pas si mauvais.

 

Le départ

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On quitte Darwin, le 24 décembre 2010, comme une bombe, avec plus de 3 noeuds de courant qui nous pousse aux fesses.

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La dernière lessive est encore en train de sécher.

La première journée est agréable, et nous filons tranquillement vers l’Ouest, direction Ashmore Reef. C’est un récit à fleur d’eau marquant la fin de la mer de Timor. On passera alors de 40m d’eau à l’océan indien avec ses 4000m de profondeur et la houle qui va avec.

 

T’étais pas au courant ?

Première mauvaise surprise. Le courant qui était censé porter à l’Ouest, porte au Sud-Est, puis au Nord-Est suivant la marée, et il est fort. On a du mal à s’extraire du golfe de Joseph Bonaparte. On l’aura dans le nez jusqu’à Ashmore…

 

La mousson du Nord-Ouest

Nous retrouvons les conditions de nav de la mer d’Arafura.

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Un vent d’Ouest d’environ 8 noeuds qui nous fait faire du près serré pendant quelques heures toutes les voiles dehors sous un ciel bouché. Puis au fur et a mesure que nous approchons des grosses lignes de nuages bas, il forcit, tout en passant Sud-Ouest.

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Le nuage se présente souvent comme une longue ligne de front, qui lui avance, parfois très vite, vers le Sud-Sud-Est. Quand on en est à deux miles, il faut virer de bord, ranger le génois et prendre des ris en prévision de la claque qui ne va pas tarder à arriver.

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Si on a viré à temps, on peut éviter la trombe d’eau et le vent ne monte pas à plus de 35 noeuds. Si on a été trop lents, on passe sous la douche, et ça peut monter haut pendant une ou deux minutes. Ensuite, on a droit au calme plat.

On fait alors une ou deux heures de moteur, et on recommence.

Ce qui nous fait faire des journées avec des trajectoires en arc de cercle. 120 miles parcourus mais seulement 50 miles vers l’Ouest.

 

Joyeux Noël

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On fête Noël dignement à coup de petit fours et petit Clos Figeac, alors que la météo est encore avec nous et nous offre une soirée agréable.

 

La nav c’est surtout des rencontres

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L’avion des coastguards qui viendra nous dire bonjour tous les jours jusqu’à Ashmore reef.

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Une station de pompage de pétrole. Une énorme barge mouillée sur plusieurs ancres et reliée à des pompes sous-marines.

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Un fut, puis un bloc de polystyrène à la dérive.

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Un gros perroquet gris du Gabon qui vient passer la nuit sur les panneaux solaires. Et nous les repeindre par la même occasion.

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Des bateaux de pêche qui ratissent la mer et nous tournent autour la nuit éclairés par d’énormes projecteurs.

 

L’indien

La nav jusqu’à Ashmore reef est extrêmement frustrante à cause des courants. Nous y arrivons pour le 1er janvier après un réveillon sous des trombes d’eau. Il aura fallu 8 jours pour faire 450 miles.

Le vent souffle fort de l’Ouest, c’est râpé pour mouiller dans le récif… Une autre fois peut-être ?

Une fois passé Ashmore, moins de courants, on continue de tirer des bords au près très serré, voire au moteur à petit régime dans la pétole. On tire plein Ouest pendant 6 jours avec une moyenne de 60 miles vers l’Ouest. C’est pas glorieux. La houle devient sérieuse avec quelques mètres de creux.

La pompe à eau est en train de rendre l’âme. La fuite ne venait pas du joint, refait à Darwin, mais des roulements de l’axe. Elle fuit de plus en plus.

 

A trop se trainer, on entre en période cyclonique

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Les sms météo reçus tous les matin sur l’Iridium ne sont pas terribles. Ca castagne dur derrière nous sur les côtes Australiennes.

Le 7 janvier nous décidons de tirer un long bord tribord amure vers les Sud-Ouest. Objectif, aller chercher les alizés qui ne sont plus très loin maintenant. Au cours de la journée, puis de la nuit, le vent ne cesse de forcir. Je passerai la nuit dehors avec la sensation qu’il y a quelque chose de gros planqué qui attend juste de nous tomber dessus.

Le lendemain le vent continue de forcir. Ca devient franchement trop gros. Les sms météo nous annoncent une zone de vent nulle au Sud-Ouest… Ca parait bizarre…On se branche alors à Internet via l’Iridium pour récupérer une carte globale de la zone. Miracle, pour une fois ça passe. A la vue de la carte des vents, et de la grosse dépression qui se forme juste devant nous, courage, fuyons !

On ne peut pas revenir en Australie, les dépressions tropicales s’y déchainent les une après les autres. On fait donc un demi-tour direct, et on se barre au Nord. Objectif: s’éloigner de la dépression, et se planquer derrière le relief des iles indonésiennes.

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Deux jours en fuite au près plus ou moins serré, sous solent et grand voile au second ris. En dessous de 30 noeuds de vent, on est à 60° du vent. Entre 30 et 35 noeuds, on passe à 47°, au dessus de 35 noeuds à 44°. Une ou deux fois, on prendra à contre, poussés par les vagues. Dans ce cas là, on est pas fiers.

On a eu un vent stabilisé max à 51 noeuds, et des pointes instantanées à plus de 60. Ca fait beaucoup.

Il faut à la fois aller vite pour se mettre en sécurité, car la tempête doit forcir dans les prochaines 48h, et doucement pour enrouler les vagues au lieu de décoller sur la première pentue et venir se planter en mode sous-marin dans la suivante. Le pilote barre comme un chef. Nous passons nos journées, brassés, la télécommande à la main, à surveiller la force du vent et ajuster notre angle.

Je m'attends à chaque instant à voir les voiles éclater, le bateau se coucher, ou le safran lacher. Mais ça passe. On monte et on descend des montagnes liquides. Je n'ai jamais vu aussi gros. C'est juste énorme. On les monte, et on les dévale, parfois aussi on passe à travers et le cockpit se remplit d'eau.

Je suis bluffé par le comportement extrêmement marin du Gwen. On pourra dire ce qu’on veut de l’Océanis 331, je maintiendrai que c’est un EXCELLENT voilier !!!

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Enfin, on arrive en vue de Lombok. Le vent tombe et la hauteur des vagues diminue. Et alors que nous venons de faire 230 miles en moins de deux jours, le pied sur la pédale de frein pour ne pas décoller sur toutes les vagues, on mettra 24h au moteur, avec jusqu’à 3 noeuds de courant dans le nez pour faire les 34 miles qui nous séparent de Bali.

Bilan : Pas de casse, juste de l’usure. Autant le bateau que l'équipage a besoin de souffler. On remplacera la pompe à eau et on fera renforcer les voiles à Bali. Quand à nous, on va dormir un peu et se faire un petit spa balinais :)

 

Une rencontre avec un petit cyclone (dépression tropicale plus exactement) qui mettra le boxon en Australie pendant 10 jours, pas de casse et toujours en vie ! C'est pas la grande classe ça ?