Toute lhistoire de notre tour du monde à la voile sur le Gwen Ru, un petit Oceanis de 10m.
Baptême de Gwen ru 1/3
Vendredi 18h. un geste ample et vif de la main. Le portable se glisse entre mes doigts.
- Florent t'es ou ? Paris ? J'suis sur Cherbourg, on a un créneau météo pour le week-end. Je fais Cherbourg – Carteret sur Gwen Ru, tu viens me donner un coup de main ?
Samedi, 1h du mat, port Chantereine, cherbourg. Au loin des crissements de pneus me réveillent.
Il va pas monter sur le ponton avec sa caisse tout de même ?
Une vague odeur de caoutchouc brulé flotte dans l'air. Les pneus auraient chauffé ? Quoique , vu la direction du vent, ça vient plutôt de la fourgonnette de la gentille demoiselle qui travaille tard le soir à remonter le moral de vieux monsieurs esseulés. Certains épisodes de la vie dans un port donnent parfois l'étrange impression d'être dans X-files. La vérité est certainement ailleurs. C'est cela, regardons ailleurs.
Flo et Emilie débarquent, ou plutôt embarquent.
Tout le monde est là, Go go go !!!
Sortie tranquille. Nous croisons un pote qui lui rentre au port. D'où vient il ?
Les lumières de Cherbourg s'éteignent au loin tandis que nous longeons la cote. Le vent forcit doucement, le Raz Blanchard, célèbre courant entre la cote et les iles anglo-normades nous attend.
Le soleil se lève sans se presser.
Et c'est là qu'une chose très étrange se serait produite, dont nous ne gardons bien sur aucun souvenir, si ce n'est une photo retrouvée de façon étonnante sur un des appareils numériques alors à bord. Tandis que nous profitions du lever du soleil, pêchant tranquillement, mitraillette à la main, une lumière dans le ciel aurait attiré notre attention. Un ovni de classe alpha, nous aurait survolé pendant quelques minutes, émettant une suite de notes obsédantes ainsi que quelques flash lumineux. Emilie aurait été enlevé pendant 10 minutes, pour subir des tests physiologiques à bord de la soucoupe, avant de réintégrer le bord sans aucun souvenir de cette soucoupe. Nos montres auraient perdues 11 minutes (les 10 minutes plus une petite marge d'incertitude quantique).
- Aucune idée, j'ai dormi tout le temps. Il ne s'est rien passé, arrétez de délirer et éteignez la lumière !!
Plus que l'absence de souvenir de cet ovni, c'est la quasi certitude de ne pas en avoir vu qui est la plus louche. Mais que s'est-il donc vraiment passé ?
Le vent a forci, et le Raz Blanchard s'approche maintenant à grand pas.
En plein dedans, les vagues paraissent un peu plus grosses,la mer est hachée. Mais musique à fond, on débouche la bouteille de rhum arrangé à la banane qu'Emilie nous sort du fond de son sac à main.
Un toast ?
La descente sur Carteret se fait calmement mais sportivement. Heu !! Y déchire grâve Gwen Ru !! On taquine les 8,5 nœud au speedo. Faut dire que la mer est vraiment belle.
Même si ça secoue un peu à l'intérieur.
On laisse le site de la Hague sur notre babord.
Arrivée sur Carteret vers les midi. Slalom, slalom, baby entre les casiers.
Puis entrée dans le port, bien au milieu du chenal, le nez sur le sondeur.
3m, 2m, Heuuu, 1m, 50cm, 20cm, tu es certain qu'on continu ?
0m, ça va toucher !!!!!
Ca touche pas ?
A vue de nez, y a bien 3m d'eau, et on a juste besoin de 1,6m pour la quille…
Qui m'a étalonné le sondeur ??
Ca y est Gwen est à Carteret… Demain les choses sérieuses vont pouvoir commencer.