Flo & Emilie à Tahiti: Moorea

Seb

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Tahiti, c’est sympa, mais c’est pas toujours très bien fréquenté.

La preuve, on se fera dégager, à la nuit tombante, d’un mouillage ou nous sommes tranquille depuis une semaine. Le couple de retraités parisien, qui vient de débarquer sur le cata voisin, s’est approprié une zone autour de leur cata et virent tout le monde de peur que quelqu’un leur rentre dedans.

Ils vivent en ville, ont un cata sur un corps mort, et y passent de temps en temps. En moins de cinq minutes ils nous  apprennent qu’ils ne sont pas n’importe  qui, que le mouillage est réservé aux résidents, que les gendarmes vont venir, qu’ils connaissent le directeur de la marina et ils espèrent que l’on est bien assuré. A les voir aussi hystériques tous les deux, ça fait mal.

Bien sur, on aurait pu être plus sympa:

- si j’ai bien compris vous voulez que l’on parte ? (air soucieux et empli de compassion)

- c’est exactement cela (air constipé)

- je crois que ça ne va pas être possible (grand sourire désolé)

Bon, ça s’est déroulé en deux actes. Ca c’était le 1er acte, Michel s'étant littérralement jeté sur son annexe pour vole à notre secours, on en a profité pour les planter et on est allé faire le plein des jerricans de gasoil en annexe. Il faisait encore jour.

Au deuxième acte, on est retourné les voir pour dire que s’ils avaient été plus poli on serait parti direct. Parce qu’entre gens de mer (Rhoo, j’ai pu dire un truc pareil sans me marrer ?) on comprend parfaitement que l’on ne peut pas décemment rester dans leur zone d’évitage pour la nuit.

Depuis mon arrivée sur les Marquises, j’ai enchainé les mouillages merdiques. Mouillages par 35m, ancres qui dérapaient, bateau à touche, touche. Là pour la première fois j’étais dans 3m d’eau, sur deux ancres calées entre deux patates de corail avec de la grosse chaine et de l’orin. Mon meilleur mouillage. Il n’avait pas bougé depuis une semaine…

Avec du recul, l’interdiction de port d’arme est une bonne chose. S’ils en avaient eu une à bord, il est certain qu’ils l’auraient sortie, pour faire sérieux.

On leur à souhaité une bonne nuit et on a bougé de 500m, pour la nuit.

Ok, si j’avais eu un chien sous la main, je l’aurais envoyé pisser sur leur annexe.

Il y a le Bienvenue à Tahiti tahitien… Et il y a le Attention, t’es chez moi des Popas.

 

Après les journées passées à flâner dans les iles des Marquises et des Tuamotus. A rencontrer des gens, discuter, se voir offrir des fruits, des cocos, des crabes.

Arriver sur Tahiti et retomber sur les parisiens, ça fait un choc.

Heureusement, il y a plus de gens sympas que de cons. Mais quand même, ça rend un peu triste.

C’est triste de voir que ces gens qui ont du temps, qui sont à l’aise financièrement, qui vivent dans un endroit splendide, arrivent à dégager autant de mal être.

Ils ont du louper quelque chose quelque part.

Ca fait réfléchir, mais c’est pas tout ça, il est temps de partir.

 

Direction Moorea.

 

Le temps de sortir de Tahiti par la passe de Taapuna,

et Moorea est juste en face.

  

Florent et Emilie dressent le planning des jours à venir. Les guides verts fument à force d’être parcourus.

 

On décide se faire toutes les passes du nord dans l’ordre, pour le fun.

On commence par  la passe Irihonu et ses jolies maisons sur pilotis. Il rit aux nues ?

 

 

Florent et Emilie s’offrent une séance photo.

Mais on ne fait que passer, nous fonçons déjà vers la baie suivante.

 

Tout émoustillé, Florent, dans un irrépressible élan d’action, se lance dans la vaisselle. Houille houille, houille… Il ne peut rien résulter de bon d’un tel acte insensé…

    

Et comme émue, par une chose aussi troublante et inhabituelle, plutôt que de zapper sur un autre film, la météo se laisse aller à un petit élan de sentimentalité. Elle sort ses mouchoirs et pleure un bon coup alors que nous passons la passe d’Avaroa pour entrer dans la baie de Cook. Baie réputée être une des plus belles de Moorea.

Il pleut, sans soleil, nuages bas. Bref, on ne voir rien. Heureusement, ça ne dure pas trop. La pluie s’arrête. Mais le ciel reste bouché.

Et c’est ainsi que contrit et meurtrit, Florent jura, mais un peu tard que l’on ne l’y reprendrait plus. E il a tenu sa parole le cochon…

On pose l’ancre par 12m de fond sur de la belle vase. Cool. Il y a même le wifi.

Flo et Emilie préparent leurs plongées du lendemain. Contact téléphonique avec les clubs. C’est impec, ils plongent avec le club qui est à Vaiere. Rendez-vous est pris pour le lendemain matin à 8h.

Gros silence.

Vaiere, c’est la première baie. Juste en face de Tahiti. On est passé devans tout à l’heure. Il faut faire demi tour, et il est déjà 16h. Dans 2h il fait nuit. On ne connait ni la passe, ni le mouillage.

Je râle pour le principe. Je fais ça super bien :)

  

A peine sorti de la passe, ça rebalance du lourd. Pluie, nuages bas, visi nulle et gros vent d’Est, puis Sud. On rentre les voiles et on pousse le moteur. On prend cher… Elles sont ou les vahinées ?

Bon, ben on est là maintenant. La passe était un boulevard, le lagon facile à suivre, les cartes bonnes et on s’arrime sur une grosse bouée dans 5m d’eau turquoise à la tombée de la nuit.

Comme d’hab. Juste à l’heure.